Coupes Moto Légende 2012

Publié le par retro-moto-cote-de-nacre.luc-sur-mer.over-blog.fr

 

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                            La fable du pilote sur un vieux side et du „jeune“ singe.

 

Il était une foire annuelle à la vieille ferraille pourrie vendue au prix de l’or, à la pièce décatie (J’ai dit DE-catie) dont personne ne voudra plus jamais et aux vieilles gloires de pilotes boiteux, bedonnants, grisonnants mais hilares (on appellera ça les CML pour faire court).

Or donc un pilote de side-car, avait décidé de participer avec son « jeune » singe (plus si jeune que ça non plus) à la fête à l’arsouille sur la piste de Dijon (puisque c’est là que je situe ma fable. C’est moi l’auteur et je fais ce que je veux !).

Nos deux participants, tout de cuir vêtu, avaient décidé de ne pas faire d’étincelles lors des CML. Chacun rassurait l’autre en cherchant à se rassurer soi-même :

-         On n’est pas là pour casser le matériel ! disait l’un.

      -         Ni pour casser les bonhommes répondait l’autre.

      -         On n’est là pour se faire plaisir disait le pilote.

      -         On n’a plus rien à prouver ajoutait le « jeune » singe

Brèfle, après une première séance de remise en forme où la machine et les concurrents étaient loin d’avoir atteint leur maximum, tous rentrèrent au paddock, fiers comme Artaban. Plein de fausse modestie, ils distribuaient les sourires condescendants à gauche et à droite, daignant adresser la parole au « motardus vulgaris » ébahi.

Mais lors de la deuxième séance de démonstration, les choses changèrent du tout au tout. Etait-ce le fait d’avoir dû attendre une éternité en plein soleil et risquer de rater le dernier épisode de « Plus belle la vie » sur France 3 ? Toujours est-il que notre pilote fut piqué par la mouche de l’arsouille et décida d’enrouler du câble. Bien sûr, il ne jugea pas utile d’en informer son « jeune » singe. Après tout, il n’avait qu’à s’accrocher. Et puis s’il décrochait, tant mieux ! Comme disait Colin Chapman : l’ennemi c’est le poids.

Bringuebalé, secoué comme le cocotier, notre quadrumane fit tout son possible pour assumer le rôle qui lui avait été dévolu, c'est-à-dire celui de sac de sable mouvant (le sac, pas le sable). Il le tint tant et si bien durant la deuxième séance, que le chauffeur chauffard finit par crier grâce et tira la langue bien bas à son singe, lui signifiant ainsi qu’il en avait assez de ce manège et qu’il était temps d’aller se coller devant France 3 !

Pas peu fier d’avoir survécu à la folie destructrice de son pilote, le « jeune » singe ne se priva pas de jouer le coq devant le reste de la troupe, couvant d’un œil condescendant son aîné qui avait jeté l’éponge. 

Mais il faut se méfier de l’eau qui dort : le normand est plein de ressource. Il aurait fallu se souvenir que ce sont les derniers à avoir mis un pied conquérant sur le sol de la perfide Albion ! 

Or donc, nous retrouvons notre binôme pour la dernière séance de « démonstration » du dimanche après-midi. Le quadrumane de l’est, perclus de courbatures, ose espérer que son pilote se sera calmé et qu’ils assureront un spectacle modeste et tout en finesse. Finis les freinages d’outre-tombe, les sorties de virage sur les vibreurs, mettant à mal le postérieur du sac de sable mouvant et les tirages de bourre saignants. Il aurait dû se méfier, le singe, quand son pilote décida de sortir de l’enclos de la pré-grille bon dernier. S’élançant sur une piste surchauffée, le « jeune » singe ne tarda pas à comprendre que la séance précédente n’avait été qu’une aimable mise en bouche. Parti le mords aux dents et la bride sur le cou, notre pilote assura le spectacle dans un festival de freinages limites (voir carrément ratés), de sorties de courbes au-delà des vibreurs et de dépassements chauds-bouillants. Notre « jeune » singe en était arrivé à abandonner tout espoir de sortir vivant du panier (surtout à partir du moment où il avait failli embrasser le postérieur du singe sur le side-car les précédant) !

Au bout de vingt minutes d’un combat acharné pour ne pas passer par-dessus bord, le « jeune » singe baissa les bras et capitula. Veni, vidi mais pas vici du tout ! Il fallut sortir de piste et laisser le reste des concurrents finir de s’amuser sans eux.

La mise à mort du quadrumane fut laconique, lorsque le pilote lui glissa à l’oreille :

-         C’est dommage, j’étais en forme !

Que s’était-il donc passé dans la nuit de samedi à dimanche pour transformer un Philippe en sauvage ?

La réponse se trouve bien évidemment dans les pâturages normands : il avait mangé de la vache enragée !

Le « jeune » singe jura, mais un peu tard, que l’on ne l’y reprendrait plus.

Remarque : toute ressemblance avec des personnages ou des situations existants ou ayant existés serait purement fortuite.

Manu, le 30 mai 2012

 

 

Publié dans Motos anciennes

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